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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Matters of Caring. Early modern and/or global conservation practices

Guillemette Caupin 1, Noemie Etienne 2


1
The Metropolitan Museum Of Art - New York (United States), 2University Of Vienna - Vienne (Austria)

Sujet en anglais / Topic in english

Heritage conservation is a political matter that needs to be understood historically and theoretically based on a long-term and broad geographical scope. What were the ways of caring before conservation became a science in the 20th century? What were the guidance and criteria to follow? And what were the practices beyond Europe and the United States?

While the 20th century marked a period of expansion in the field of art conservation, the action of caring for cultural objects is much older. Indeed, conservation methods, commonly performed by artists or craftspeople, have been self-taught based on empirical evidence and passed on to generations since the 18th century. That century saw the rise of specialist restorers and marked the beginning of an aesthetic debate about the effects of time on cultural objects. Innovations to artists’ supplies and growing collaborations between the fields of art and science in the 19th century introduced new challenges to the conservation field. The progressive integration of science and innovative instrumental methods into the conservation field initiated a Scientific Turn to the domain over the 20th century strengthening knowledge about the materiality of artifacts. While the globalization of the art markets opened international dialogues, a (more recent) Green Turn is taken in conservation towards eco- sustainability. With a slow return to natural materials respectful of the environment, the artifacts, and the practitioners, this new direction echoes ancient techniques and practices. Finally, a Postcolonial Turn is also at stake today, while ethnographic museums are currently exploring the connections between conservation and coloniality.

Early restoration practices and methods are considered the founding principles of the field in terms of maintaining and ensuring proper environmental conditions for the display of artifacts. Proof of those early methods, mostly driven by craft savoir-faire and studio recipes, are recorded in archival documentation, even though they are scarce and fragmentary. Moreover, objects and their materials carry proof of this additional history, restoration, and conservation. This multidimensional archive reflects the variety of methods and ways of caring applied under circumstances, to give answers to pressure from interests and objectives from different stakeholders and brings new evidence to the understanding of the art world organization and network including the art market.

In a cross-cultural and interdisciplinary scope, this panel aims to discuss the early history of conservation techniques and alternate ways of caring for artifacts before the 20th century on the five continents to shed light on understudied traditions.

Sujet de la session en français / Topic in french

La conservation du patrimoine est une question politique qui doit être comprise, historiquement et théoriquement, dans un contexte temporel et géographique large et diversifié. Quelles étaient les manières de prendre soin du patrimoine avant que la conservation-restauration ne devienne une science au XXe siècle ? Quelles étaient les critères déontologiques à respecter ? Et quelles étaient les pratiques au-delà de l'Europe et des États-Unis ?

Si le XXe siècle a marqué une période d'expansion dans le domaine de la conservation de l'art, les mesures d'entretien des objets culturels sont beaucoup plus anciennes. En effet, les méthodes de conservation-restauration, couramment pratiquées par des artistes et des artisans, étaient pratiquées de manière empirique, souvent issues d'un apprentissage autodidacte et transmises de générations en générations depuis le XVIIIe siècle. Le XVIIIe siècle voit l'essor de restaurateurs spécialisés et marque le début d'un débat esthétique sur les effets du temps sur les objets culturels. Les innovations apportées aux matériels pour artistes et les collaborations croissantes entre les disciplines de l'art et de la science au XIXe siècle, ont introduit de nouvelles problématiques dans le domaine de la conservation. L'intégration progressive de la science et des méthodes instrumentales innovantes dans l'examen du patrimoine a initié un Scientific Turn dans la discipline au cours du XXe siècle, renforçant les connaissances sur la matérialité des artefacts. Alors que la mondialisation des marchés de l'art ouvre des dialogues internationaux, la discipline amorce un Green Turn (plus récent) tourné vers l'éco-durabilité et l'éco-responsabilité. Avec un lent retour et intérêt vers les matériaux naturels respectueux de l'environnement, des artefacts et des praticiens, les techniques et pratiques anciennes s'en trouvent priviligiées. Tandis que les musées ethnographiques s'intéressent davantage aux liens entre conservation et colonialisme ces dernières années, un Postcolonial Turn est palpable au sein de la discipline.

Les pratiques de restauration anciennes sont considérées comme les interventions fondatrices de la discipline favorisant la stabilité et la pérennité des œuvres d'art. La preuve de ces premières méthodes, issues d'un savoir-faire artisanal et de recettes d'atelier, sont enregistrées dans les documents d'archives, même si celles-ci sont rares et fragmentaires. Les œuvres elles-mêmes et leurs matériaux constitutifs portent aussi la trace de cette histoire des techniques de conservation-restauration à travers le temps. Ces documents d'archives multidimensionnelles reflètent aussi la variété des modes de restauration et de soins exécutées selon des contextes particuliers répondant à des intérêts et des objectifs des différents partis impliqués dans l'acte de restauration. Ils apportent également de nouvelles preuves dans la compréhension des intéractions et de l'organisation du réseau du monde de l'art, y compris le marché de l'art.

Dans un objectif interculturel et interdisciplinaire, ce panel vise à discuter de l'histoire ancienne des techniques de conservation et des façons alternatives de prendre soin des objets d'art avant le XXe siècle sur les cinq continents et ainsi de mettre en lumière des pratiques et des coutumes peu étudiées.