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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Materials in the afterlife of artworks

Rocío Robles Tardío 1, Gabriel Cabello Padial 2, Thierry Dufrêne 3


1
Universidad Complutense De Madrid - Madrid (Spain), 2Universidad De Granada - Granada (Spain), 3Université Paris-Nanterre (France)

Sujet en anglais / Topic in english

In recent decades, the afterlife of works of art has been consolidating into an object, or even a framework, for critical studies in art history. The approaches have been very diverse. If Francis Haskell (1980) addressed changes in taste in relation to the history of collecting, Hubert Damisch (1987, 1992) interrogated how works of art reactivate/revive problems previously exposed by others, with which they form a "transformation group". Over time, the study of the survival of works of art, and of their actualizations and displacements, seems to have converged with the "iconic turn", as evidenced by the recovery of Aby Warburg's iconology and his notion of Nachleben in terms of anthropology of the image, which has been accomplished by Hans Belting (2001) or Georges Didi-Huberman (2010), among others.

However, confronting the afterlife of artworks from the point of view of materiality generates a series of new questions. The purpose of this session is to address these questions by attending to the nature, scope and concreteness in the processes of survival and displacement. The articulation of work, material and image and of materiality and digital patrimonialization, as well as to the relations between individual and collective, Western and non-Western practices that the use of specific materials conveys, emerge then to the foreground. What aspects does the initial materiality of the work induce as receptive potentialities in its posthumous life? What is the initial materiality conducive to? Or, posing the question the other way round, what is it that is preserved of the initial work after its restoration or transposition? How is the work of art "augmented" by digitization, making it acquire a new "persona" with which we interact and cohabit differently, in the sense in which Lévy-Bruhl (1927) and Denis Vidal (2012) have given to this expression when studying the effects of presence in different cultures? Plus, extending the notion of materiality to life beyond works of art: in the case of re-enactments that pivot on material survivals or transformations, how does the work metamorphose by involving materials and practices that convey different cultural codes? In what way, finally, does the restored work of art become an integral part of the "person" of the original work?

Sujet de la session en français / Topic in french

Au cours des dernières décennies, la “vie d´après” (Afterlife) des œuvres d´art est devenue un sujet à part entière en histoire de l´art, constituant même un cadre de réflexion méthodologique, et les approches en ont été très diverses. Par exemple, Francis Haskell (1980) abordait les évolutions du goût par rapport au collectionnisme, Hubert Damisch (1987 et 1992) se demandait comment les œuvres d´art réactivent/revivent des problèmes précédemment exposés par d´autres, avec lesquelles elles forment un « groupe de transformation ». Au fil du temps, l´étude de la survivance des œuvres, de leurs mises à jour et déplacements, semble avoir convergé avec le « tournant iconique », comme en témoigne la récupération de l´iconologie d´Aby Warburg et de sa notion de Nachleben en termes d´anthropologie de l´image, réalisée, entre autres, par Hans Belting (2001) ou Georges Didi-Huberman (2010).

Cependant, aborder le sujet de la “vie d´après” (Afterlife) des œuvres d´art du point de vue de la matérialité incite à poser de nouvelles questions. Tel est l´objectif de cette session où l’on tiendra compte de la nature, de la portée et de la spécificité des processus de survie et de déplacement. Les articulations œuvre/matière/image et matérialité/patrimonialisation numérique, ainsi que les rapports entre pratiques individuelles et collectives, occidentales et non occidentales, que véhicule l´utilisation de matériaux spécifiques, en constituent les interrogations fondamentales. Dans cette perspective, quels aspects la matérialité initiale de l´œuvre induit-elle comme potentialités réceptives dans sa vie posthume ? De quoi la matérialité initiale est-elle porteuse? Ou, à l´inverse, qu´est-ce qui est conservé de l´œuvre initiale après sa restauration ou sa transposition ? Plus largement, comment l´œuvre d´art est-elle « augmentée » par la numérisation, lui permettant d’acquérir une nouvelle « persona» avec laquelle nous interagissons et cohabitons autrement, au sens que Lévy-Bruhl (1927) et Denis Vidal (2012) ont donné à cette expression lorsqu´on étudie les effets de la présence dans différentes cultures ? Et, si l’on étend la notion de matérialité à l´afterlife des œuvres d'art : comment, dans le cas des re-enactments fondés sur des survivances ou des transformations matérielles, l´œuvre se métamorphose-t-elle au moyen de matériaux et de pratiques véhiculant des codes culturels différents ? Comment l´œuvre d´art restaurée devient-elle partie intégrante de la « persona » de l´œuvre originale ?