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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

"Bodies that Matter"

Christopher Reed 1, Tirza Latimer 2
1Pennsylvania State U - University Park (United States), 2California College Of The Arts (France)

Sujet en anglais / Topic in english

In a world wracked by alienation and division, how can the materiality of art help to bring us together? This session explores the ways that materials can present themselves as records of touch, gesture, and presence in ways that allow for a kinaesthetic empathy between viewer and maker. As viewers, we imagine the motions and emotions that brought together the materials we see in the configuration in which we see them. As makers, we manipulate materials to the point at which we imagine viewers can take over to complete an experience of being a body interacting with matter.

In her 1993 book, Bodies that Matter, Judith Butler advocated for “a return to the notion matter… as a process of materialization that stabilizes over time to produce the effect of boundary, fixity, and surface we call matter.” Butler’s influence is widely associated with sexuality and gender. This session returns to her words in order to expand their relevance beyond those categories, emphasizing her interest in how creative forms of materialization can interrupt and deflect normative dynamics of stabilization around individual identity. We are interested in how the materiality of art can connect us across political and social modes of identity and individuation premised on borders, stasis, and surface.

We draw the term kinaesthetic empathy from scholars in music and dance, who have recently reinvigorated turn-of-the-century German philosophic discourses of Êinfühlungästhetik to explore audience’s experience of performance both phenomenologically and biologically (such as in the imitative capacity of mirror neurons). We extend the term to include new-materialist theorizations of the agency of objects and materials – formulations that encourage inquiry into the ways viewers respond to perceptions of agency emanating from or reified within the physical properties of art.

Sujet de la session en français / Topic in french

Dans un monde ravagé, victime de divisions et d’aliénation, comment la matérialité de l’art peut-elle nous aider à nous rassembler ? Cette session explore les voies que les objets peuvent eux-mêmes utiliser, grâce au toucher, aux gestes et à leur présence pour qu’une empathie

kinésique puisse s’établir entre le spectateur et le créateur. En tant que spectateur, nous imaginons les gestes et les émotions qui se rejoignent pour produire cet objet que nous voyons dans le contexte où nous nous trouvons ; En tant que fabricant nous manipulons la matière au point d’imaginer le spectateur s’en emparant pour achever l’expérience d’être un corps qui interagit avec la matière.

Dans son livre Bodies that Matter (1993), Judith Butler plaide pour « un retour à la notion de matière […] en tant que procédé de matérialisation dans la durée afin de produire l’effet d’une frontière, d’une fixité et d’une surface que l’on appelle la matière. » L’influence de Butler est très largement associée à la sexualité et au genre. Cette session rappelle ces paroles pour les utiliser au-delà de ces catégories. Elle souligne son efficacité pour comprendre comment certaines formes de matérialisation peuvent rompre et détourner des dynamiques normatives l’identité d’un individu. Nous nous intéressons à la matérialité de l’art et à la façon dont il peut nous connecter à travers différents modes d’identités politiques et d’individualisation basés sur les frontières, la fixité, et la surface.

Nous tirons le terme empathie kinesthésique des chercheurs en musique et en danse qui ont récemment revigoré les discours philosophiques allemands du tournant du siècle de l’Êinfühlungästhetik pour explorer l’expérience du public de la performance à la fois phénoménologiquement et biologiquement (comme dans la capacité imitative des neurones mirror). Nous étendons cette notion pour y inclure les théories du nouveau matérialisme à propos de l’action [agency] des objets et des matériaux qui encouragent la recherche sur la façon dont les spectateurs réagissent au pouvoir émanant d‘eux, dans une forme réifiée dans les propriétés physiques de l’art.