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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Thinking materiality together. Art history and natural sciences: entanglements, new insights, challenges / Penser la matérialité ensemble. Histoire de l'art et sciences naturelles: croisements, nouvelles perspectives, défis

Aleksandra Lipinska 1,*, Wolfram Kloppmann 2
1
University Of Cologne - Cologne (Germany), 2 Bureau De Recherches Géologiques Et Minière (brgm) - Orléans (France)

Sujet en anglais / Topic in english

While in recent decades art history has recognised the importance of materiality of artwork, it is still in a process of searching for appropriate tools and approaches to grasp its specific role. From the recognition that an artwork is a material object, being a product of skilful manipulation of natural substances, follows an obvious conclusion that it can and should be examined also with the methods of natural sciences. That is what basically Technical Art History does by bringing applied sciences, conservation and art history together. Consequently, the examination of artefacts with the steadily extending and perfected toolbox of scientific methods has become a standard procedure in (well-funded) museums and in the conservation practice, mainly for the sake of authentication, attribution and dating but also providing insights into historical technologies or transcultural connections.

Yet, with exemption of singular flagship projects, academic art history has rarely access to technical examination, or – if it does – its outcomes are seldom fully integrated into art historical argumentation and in the presentation of art. Although most current exhibitions include results from technical examination, they are symptomatically often presented separately from the main exhibition narrative. This is because artworks’ materiality is still rarely thought together in a transdisciplinary way “in one room” by all actors involved at all investigation stages: from the formulation of a research question, through examination, interpretation of the results, their presentation, to arriving at new questions arising from them.

The prevailing theoretical character of art historical academic education can be identified as one of the reasons of this shortcoming. Apart from a few specialised programs, most art historian would not be equipped within their academic education with a basic knowledge allowing for fruitful cooperation with natural scientists and conservators. The latter, however, are rarely instructed how to communicate their research results to non-scientists and non- practitioners.

Drawing on the historical entanglements between art and science and convinced that art can contribute to rebuilding of the globally and societally highly relevant connection between culture and nature as reflected by anthropology and ecocritical art history, the proposed session seeks to discuss strategies to overcome traditional separation between art history, conservation, natural and applied sciences.

Sujet de la session en français / Topic in french

Si, au cours des dernières décennies, l'histoire de l'art a reconnu l'importance de la matérialité des œuvres d'art, elle est encore en quête d'outils et d'approches appropriés pour appréhender son rôle spécifique. La reconnaissance du fait qu'une œuvre d'art est un objet matériel, produit d'une manipulation habile de substances naturelles, conduit à la conclusion évidente qu'elle peut et doit être examinée à l'aide des méthodes des sciences naturelles. C'est ce que fait fondamentalement Technical Art History en réunissant les sciences appliquées, la conservation et l'histoire de l'art. Par conséquent, l'examen d'artefacts à l'aide d'une boîte à outils des méthodes scientifiques en expansion et perfectionnement continuels est devenu une procédure standard dans les musées (bien financés) et dans la pratique de la conservation, principalement à des fins d'authentification, d'attribution et de datation, mais aussi pour donner un aperçu des technologies historiques ou des connexions transculturelles.

Pourtant, à l'exception de certains projets phares, l'histoire de l'art universitaire a rarement accès à l'examen technique ou, si elle y a accès, ses résultats sont rarement intégrés dans l'argumentation de l'histoire de l'art et dans la présentation de l'art. Bien que la plupart des expositions actuelles incluent des résultats d'examens techniques, ceux-ci sont symptomatiquement souvent présentés séparément du récit principal de l'exposition. Cela s'explique par le fait que la matérialité des œuvres d'art est encore rarement considérée de manière transdisciplinaire « en cohabitation » par tous les acteurs impliqués à tous les stades de l'enquête: depuis la formulation d'une question de recherche, en passant par l'examen, l'interprétation des résultats, leur présentation, jusqu'à l'élaboration de nouvelles questions qui en découlent.

Le caractère théorique dominant de l'enseignement universitaire de l'histoire de l'art peut être identifié comme l'une des raisons de cette lacune. À l'exception de quelques programmes spécialisés, la plupart des historiens de l'art ne disposent pas, dans le cadre de leur formation universitaire, des connaissances de base nécessaires à une coopération fructueuse avec les spécialistes des sciences naturelles et les conservateurs. Ces derniers, cependant, sont rarement formés à la communication des résultats de leurs recherches à des non-scientifiques et à des non-praticiens.

S'appuyant sur les liens historiques entre l'art et la science et convaincue que l'art peut contribuer à reconstruire le lien mondial et sociétal entre la culture et la nature tel qu'il est reflété par l'anthropologie et l'histoire de l'art écocritique, la session proposée cherche à discuter des stratégies pour surmonter la séparation traditionnelle entre histoire de l'art, conservation et sciences naturelles et appliquées.