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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Du sol aux œuvres. Histoire de l’art et sciences de la Terre / Grounding the Arts. Crossing the history of art with the history of Earth sciences

Napolitani Maddalena 1, Victor Monnin 2

Museo Galileo, Florence (Italy), John Jay College, City University of New York (United States)

Sujet en anglais / Topic in english

In 1597, Agostino del Riccio wrote in his Istoria delle pietre, “why do we visit Rome and Florence and other cities if it is not to see stones reduced to good shapes?". He thus expressed the link that has always existed between materials from the Earth and artistic creation. This link puts into question the relationship between the natural and the artificial, materials and crafts.

The universe of geological materials has never ceased to nourish artistic creativity, from crushed pigments to marbles and stones used in architecture and sculpture. Fossils also take part in this myriad of materials, from the fossil teeth of sharks used by medieval artists in the making of medicinal idols to the sculptures that are the skeletons of dinosaurs exhibited in museums of natural history. As recent scholarship has shown, this richness of materials has given rise to a whole world of symbols, which manifests itself in the history of collections at least since the Wunderkammern of the modern period.

Standing at the crossroads of science, art and heritage, rocks, minerals and fossils constitute a strategic resource for research and creation. Since the 19th century, advances in Earth sciences, and especially paleontology, have inspired many artists and led to the creation of spectacular sculptures and paintings representing the Earth’s deep past. Beyond an artistic creativity directly serving the Earth sciences, the fascination for geological curiosities continues to guide artists and writers in their aesthetic quests, from the surrealist writings of Roger Caillois to the photographs of Hiroshi Sugimoto, who recognizes fossils as the natural precursor of photography.

The session will explore the geological universe that underlies the world of creation and foster a collective reflection on interdisciplinarity. The session aims to bring together approaches stemming in particular from the history of collections, the history of Earth sciences and the history of art with the aim of developing a "terrestrial" approach to artworks centered on the materiality of the works and their links with the evolution of knowledge about the Earth and its history. We want to explore as many avenues of research as possible over a chronology extending from early modernity (15th-17th centuries) to the present day.

Sujet de la session en français / Topic in french

En 1597, Agostino del Riccio écrivait dans son Istoria delle pietre : « pourquoi visite-t-on Rome et Florence et les autres villes si c’est n’est pour voir des pierres réduites en des bonnes formes ? ». Il exprimait ainsi le lien qui existe depuis toujours entre les matières issues de la terre et la création artistique. Ce lien entre le sol et les œuvres soulève la question du rapport entre le naturel et l’artificiel, la matière brute et celle travaillée.

L’univers géologique n’a cessé de nourrir la créativité artistique, des pigments broyés aux marbres et pierres employées dans l’architecture et la sculpture. Les fossiles s’ajoutent à cette myriade de matériaux, des dents fossiles de requins utilisées par les artistes médiévaux dans la confection d’idoles médicinales aux sculptures que sont les squelettes de dinosaures exposés dans les musées d’histoire naturelle. Comme l’ont montré des travaux récents, cette richesse de matériaux a donné naissance à tout un monde de symboles, qui se manifeste notamment dans l'histoire des collections dès les Wunderkammern de l'âge moderne.

Se tenant à la croisée de la science, de l’art et du patrimoine, roches, minéraux et fossiles constituent une ressource stratégique pour la recherche et la création. Depuis le XIXe siècle, les progrès des sciences de la Terre, et surtout de la paléontologie, ont inspiré de nombreux artistes et conduit à la création de spectaculaires sculptures et peintures représentant le passé de la Terre et du vivant. Au-delà d’une créativité artistique mise au service des sciences de la Terre, la fascination pour les curiosités géologiques continue de guider les artistes et écrivains dans leurs quêtes esthétiques, des écrits surréalistes de Roger Caillois, aux photographies de Hiroshi Sugimoto, qui reconnaît dans les fossiles le précurseur naturel de la photographie.

Nous proposons ainsi de mettre à jour l’univers géologique qui sous-tend le monde de la création, aussi dans le but de développer une réflexion collective sur les pratiques de l'interdisciplinarité. La session souhaite faire se rencontrer des approches issues en particulier de l’histoire des collections, de l’histoire des sciences de la Terre et de l’histoire de l’art dans le but de développer une approche aux oeuvres d'art qui soit aussi "terrestre" centrée sur la matérialité des oeuvres et leurs liens avec l’évolution des savoirs sur la Terre et son histoire. Nous souhaitons explorer un maximum de nouvelles pistes de recherche sur une fourchette chronologique s’étendant de la première modernité (XVe-XVIIe siècles) à nos jours.