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36ème Congrès du CIHA - Lyon 2024

Parrainé par le Ministère de la Culture,
le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Pushing Open the Studio Doors: Middlemen and enterprises in sculptural production / Pousser la porte de l’atelier : étudier les intermédiaires et entreprises au service de l’oeuvre sculptée

Eric Sergent 1, Kaylee Alexander 2

1Larhra-Umr5190 / Université Lumière Lyon 2 - Lyon (France), 2University Of Utah - Salt Lake City (United States)

Sujet en anglais / Topic in english

Art history has long privileged so-called artists over artisans, focusing on the sculptors who designed great works while omitting the moulders who produced their plasters, the practitioners (praticiens) who cut their marbles, the founders who cast their bronzes, and even those who worked independently to produce sculptural works for lower ends of the market. Historically, however, these actors were central to the creation and dissemination of sculptural works and ornamental trends, often working in positions that fail to fit squarely into our contemporary definitions of artist and artisan. Consequently, these individuals and companies are essential to an art history that adopts material perspectives to understand visual culture. Recent developments in material cultural studies have made it possible to set aside the artistic canon to consider new issues in the history of sculpture. These innovative perspectives allow us to not only examine major works from new angles, but also to call into question more modest or vernacular objects (e.g., plaster casts, funerary monuments, ornamental sculpture, etc.). If we, as contemporary scholars, are to fully understand sculptural developments—both in form and in practice—over the course of the 19th and 20th centuries, it is critical that we turn our attention, too, to those middlemen and independent enterprises who, despite having had their names erased or never recorded, produced these objects alongside and/or in collaboration with those we now identify as artists.

The study of these actors enables us to study art in its most concrete dimensions, whether in regards to the supplying or processing of materials, the sites where these individuals practiced (i.e., ateliers), or in the acquisition of a common culture and knowledge of these professionals. Although these studies remain difficult to conduct due to a scarcity of sources, it is essential that we work to understand and identify these figures that have often been written out of art history. The diversity of terminologies used to identify them bears witness to the misrepresentation of these actors, and the study of them reveals the many layers of their influence.

Sujet de la session en français / Topic in french

L'histoire de l'art a longtemps privilégié l'histoire des artistes reconnus par rapport aux artisans. Le regard a davantage été porté sur les statuaires qui concevaient les grandes œuvres que sur les mouleurs qui fabriquaient leurs plâtres, les praticiens qui taillaient leurs marbres, les fondeurs qui réalisaient leurs bronzes, ou même les modestes sculpteurs qui produisaient des œuvres pour un marché subalterne. Historiquement pourtant, ces acteurs étaient au cœur de l’élaboration d'œuvres sculpturales et de la diffusion de modes ornementales, adoptant souvent des postures qui ne correspondent pas parfaitement à nos définitions contemporaines de l'artiste et de l'artisan. Ces acteurs se révèlent centraux pour une histoire de l’art qui adopte une perspective matérielle et cherche à comprendre l’émergence concrète de l’œuvre d’art.

Les développements récents des études matérielles ont permis de laisser de côté le canon artistique pour envisager de nouvelles problématiques pour l’histoire de la sculpture. Ces perspectives novatrices ont permis non seulement d’interroger sous un angle nouveau des œuvres majeures mais également de se questionner sur des objets plus modestes ou vernaculaires : moulages de plâtre, monuments funéraires, sculpture d’ornement. Si l’on souhaite tenter de comprendre le développement de la sculpture des XIXe et XXe siècles, il est essentiel de porter également notre attention sur ces intermédiaires qui, malgré l’effacement de leur nom, ont produit ces objets aux côtés et/ou en collaboration avec ceux identifiés comme des artistes.

L’étude de ces acteurs doit permettre d’envisager l’œuvre d’art dans ses dimensions les plus concrètes, qu’il s’agisse de la fourniture du matériau ou de son traitement, des lieux d’exercice du métier (ateliers), ou de l’acquisition d’une culture et d’un savoir communs. Bien que ces études restent difficiles à mener en raison de la rareté des sources, il est essentiel de chercher à identifier et comprendre ces figures qui ont souvent été en marge de l'histoire de l'art. La diversité des termes les désignant témoigne de la représentation déformée de ces acteurs ; leur étude révèle les multiples facettes de leur activité.